Pour info concernant cette nouvelle réglementation :
Source : l’expansion
https://lexpansion.lexpress.fr/actualit ... 33283.html
A partir du 1er septembre tous les modèles neufs devront avoir passé les tests WLTP. Les constructeurs sont loin d'être prêts
WLTP : un sigle énigmatique, qui cache une petite révolution pour l'industrie automobile. A partir du 1er septembre, il sera en effet impossible d'immatriculer en Europe des voitures neuves qui n'auront pas réussi les nouveaux tests d'homologation WLTP (Worlwide harmonized Light-Vehicle Test Procedure). Des contrôles de mesures d'émissions bien plus exigeants, dont la mise en place a été décidé par Bruxelles après le Dieselgate. Le scandale avait en effet démontré à quel point l'ancien protocole NEDC était aisément falsifiable. Ces nouvelles normes ont obligé les constructeurs automobiles à revoir les réglages moteurs sur l'ensemble de leurs modèles et même, dans certains cas, à changer les équipements de dépollution. Une opération excessivement coûteuse qui se chiffrerait en centaines d'euros par véhicule.
250 000 véhicules Volkswagen bloqués
Pire, certains industriels, à l'image du groupe Volkswagen, n'ont toujours pas réussi à obtenir la certification pour l'ensemble de leurs modèles, les obligeant à bloquer leurs chaînes de production. Au début de l'été, le groupe allemand avait ainsi annoncé le report de la fabrication de 250 000 véhicules. Le patron du groupe allemand, Herbert Diess, avait même expliqué que ces nouveaux tests étaient à court terme "le plus grand risque pour les ventes et les marges", avant même les éventuelles sanctions liées au Dieselgate. "Nous sommes les seuls, avec Volvo, à avoir déjà homologué l'ensemble de nos modèles, car nous avons toujours été en pointe sur la réduction des émissions, mais il faut reconnaître que nos concurrents n'ont pas eu la partie facile alors que les règles du WLTP n'ont été clairement définies qu'en juillet 2017", explique Maxime Picot, le directeur Europe du groupe PSA.
Brader les modèles non homologués
L'autre grande préoccupation des géants de l'automobile concerne les stocks de véhicules neufs qui ne peuvent espérer être homologué, étant donné leurs médiocres performances écologiques. A partir du 1er septembre, ces derniers ne seront en effet tout simplement plus commercialisables. Résultat, les constructeurs font tout pour les immatriculer avant que le couperet ne tombe. "Ils n'hésitent ainsi pas à les brader, et ils ont également demandé à leurs concessionnaires de les immatriculer à leurs comptes, pour les écouler ensuite au fil de l'eau", nous dévoile un expert du secteur.
Une pratique limite, mais parfaitement légale. Ce qui explique l'étonnant boom du marché des voitures neuves pour les particuliers, qui a progressé de près de 50% en août, comparé au même mois de 2017. Et certains s'en sont donnés à coeur joie, en particulier chez les marques de luxe. La palme, selon les informations du Journal de l'Auto, qui relaie les chiffres du cabinet AAA Data, revient à Porsche (+303%) et à Subaru (+257%). Renault en a aussi bien profité (+72%), alors que Peugeot (+19%) qui avait largement anticipé le resserrement des mesures d'émissions affiche une croissance dans la lignée de ses derniers mois.
Une homogation qui exclut les voitures d'occasion
Un déstockage dénoncé par les associations de défense de l'environnement, qui regrette également que la nouvelle norme d'homologation ne s'applique qu'aux véhicules neufs. "Il faut bien se rendre compte que cela représente, rien que pour les motorisations diesel qui sont plus polluantes, 40 millions de véhicules, qui vont pouvoir continuer à rouler librement", dénonce Julia Poliscanova, experte pour l'ONG Transport et Environnement. La solution pourrait bien venir des villes. Paris, Munich, Athènes, ou encore Madrid et Oxford ont ainsi annoncé leur volonté d'interdire la circulation des véhicules les plus polluants dans leurs rues d'ici 2025.